TABLE RONDE DES JFBM 2018

BM

Les participants de la table ronde « prescripteurs et biologie médicale » sont unanimes, il faut intensifier le dialogue entre biologistes médicaux et cliniciens. Ils ont échangé le 16 octobre 2018 lors des Journées Francophones de Biologie Médicale.
« Quel est le rôle du biologiste aujourd’hui ? » Jean-Louis Beaudeux, biologiste médical au CHU Necker et Doyen de la faculté de pharmacie de Paris V pose la question centrale. « Notre compétence est d’avant tout d’interpréter l’information biologique » avance-il. « Notre objectif est d’instaurer un lien de plus en plus en plus étroit entre cliniciens et biologistes pour des prescriptions optimisées. Les résultats biologiques doivent être confrontés à la clinique, car nous avons tous à gagner de cet échange. Malheureusement, en pratique, interactions cliniciens-biologiste restent encore trop peu fréquentes » renchérit Ilham Benzidia, médecin vasculaire au service de Médecine Interne de l’Hôpital Saint Louis à Paris.

« Il faudrait découpler le travail du biologiste médical de l’acte diagnostic lui-même », préconise Jean Louis Guéant, biologiste médical au CHU de Nancy et président de la Commission Nationale de Biologie Médicale. En effet, « l’acte intellectuel des biologistes est peu valorisé. » déplore Xavier Palette, biologiste médical CH Sud Essonne et président du Syndicat National des Biologistes dans les Hôpitaux. De fait, actuellement « la production du laboratoire est évaluée uniquement sur le nombre de B » surenchérit Moïse Michel, co-président de la Fédération Nationale des Syndicats d’Internes en Pharmacie et en Biologie Médicale. « Il faudrait arriver à faire comprendre aux pouvoirs publics que le biologiste est indispensable et devrait pouvoir orienter les patients vers certains spécialistes » déclare le docteur Palette.

Quelles seraient les solutions pour l’avenir ? Patrice Ancillon, président du Syndicat des Industriels du Diagnostic in Vitro assure les biologistes du soutien de l’industrie pour les innovations et réformes de santé à venir. Pour renforcer le dialogue entre biologistes et cliniciens, le Dr Beaudeux insiste sur l’importance d’un enseignement coordonné, avec notamment la mise en place de formations spécialisées transversales (FST) qui interviennent après l’internat. « Les biologistes doivent avoir un rôle renforcé en termes de prévention » ajoutele Docteur Guéant. « Et en ce qui concerne la télémédecine, un biologiste médical doit pouvoir assurer la pertinence analytique » précise-t-il.Xavier Palette quant à lui aspire à la mise en place d’un forfait« prestation du biologiste » pour valoriser l’acte intellectuel du biologiste médical.