source: Soins coordonnés juin 2016

Les communautés professionnelles territoriales de santé :
une opportunité pour faire face aux déserts médicaux.

On l’a vu lors du Congrès des Maires, la progression des déserts médicaux inquiète de plus en plus les autorités locales et agite les esprits.

Une accentuation indéniable des déserts médicaux.
Près de 2,5 millions de personnes vivent dans un désert médical, annonçait en novembre le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM). On estime que bientôt un tiers de la population aura des difficultés à trouver un médecin. Les chiffres publiés en juin dans l’Altas de démographie médicale du CNOM sont alarmants. Ils soulignent notamment une désaffection de la médecine générale libérale. Ainsi entre 2007 et 2016, le nombre de médecins généralistes a diminué de 8,4 % .
Bâtir sur les ressources existantes. Se garder du « tout maison de santé »
Gare alors à la tentation de croire que les maisons de santé résoudront tous ces problèmes. Si le « tout maison de santé » ne saurait constituer une solution miracle en raison des nombreuses difficultés qu’elle ne résout pas (pérennisation des financements, départs en retraite, règle des deux médecins), l’amélioration de l’accès aux soins des patients ne peut se faire que via la revalorisation de l’exercice coordonné et pluri-professionnel.

Soins Coordonnés le soulignait lors de la conférence sur la désertification médicale organisée en marge du Salon des Maires le 31 mai, la France compte de nombreux médecins ainsi que des professionnels de santé compétents.

La question de l’organisation du système de soins, et en particulier du premier recours, est au centre de la problématique de la désertification médicale.

Profiter de l’opportunité offerte par les communautés professionnelles territoriales de santé

Pour améliorer l’accès aux soins de manière pérenne, il faut bâtir sur l’existant et utiliser les ressources à notre disposition. Il est nécessaire de permettre aux professionnels de santé (pharmacien, infirmier, etc.) volontaires de mettre en place des dynamiques coordonnées de prise en charge des patients dans le respect de leurs compétences.

En ce sens, il est important de se saisir des communautés professionnelles territoriales de santé prévues dans la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 et qui visent à coordonner une équipe de professionnels autour d’un projet de santé commun sur un territoire déterminé.

Par un mode d’exercice novateur et attractif, ces communautés peuvent faciliter l’installation de professionnels de santé médicaux ou paramédicaux, notamment dans les zones difficiles, et permettre de maintenir et de soutenir les professionnels actuellement en exercice tout en favorisant le décloisonnement médical-paramédical-social autour du patient et des coopérations avec les structures hospitalières.

Le travail pluri-professionnel serait alors facilité par le développement de forfaits rémunérant la coordination.

Les communautés professionnelles territoriales de santé peuvent également devenir des terrains de stage amenant les étudiants des diverses professions à mieux connaître l’exercice de premier recours, condition nécessaire à leur installation en zone sous-dotées.

L’ensemble de ces dispositions doivent être mises en oeuvre pour garantir l’accès aux soins ainsi que des soins de qualité pour tous les malades.