Voici les principales mesures concernant la santé proposées lors de la campagne électorale par Emmanuel Macron, élu dimanche soir à la présidence de la République à l’issue du second tour.

Dans un questionnaire adressé par APMnews pendant l’entre-deux tours, le référent santé d’Emmanuel Macron, Olivier Véran, a insisté sur trois priorités dans le domaine de la santé: une « vraie politique de prévention ambitieuse », la « réduction des inégalités de santé » et « l’amélioration de l’efficience de notre système de santé, de la pertinence et de la qualité des soins ».
Parmi les premières mesures que le nouveau président compte mettre en oeuvre, Olivier Véran a estimé qu’il fallait, après avoir établi une « relation de travail dans la confiance avec les représentants des professionnels » de santé, ouvrir le chantier du temps médical et du temps de soins, engager une réflexion sur les compétences et la formation ou encore « faire vivre le virage ambulatoire ».
La construction du premier budget de la sécurité sociale devra préfigurer une évolution des modes de financement visant à expérimenter le décloisonnement ville et hôpital, médical et médico-social, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le périmètre du ministère de la santé, Olivier Véran a répondu que cette question serait abordée après la phase électorale, mais il a rappelé qu’Emmanuel Macron souhaiterait un gouvernement resserré d’environ 15 ministres. Il a aussi noté que le candidat avait dit qu’il y aurait un secrétaire d’Etat au handicap directement relié à Matignon.
Fin février, Emmanuel Macron, 39 ans, a annoncé un plan d’investissement de 5 milliards d’euros dans la santé. Il a détaillé ses propositions dans son programme officiel publié début mars.
Sur la prévention, il a proposé de créer un service sanitaire de 3 mois pour tous les étudiants en santé, dont 40.000 d’entre eux interviendront dans les écoles ou les entreprises.
Afin de lutter contre les inégalités, il a promis de ne dérembourser aucun soin utile pendant les 5 ans qui viennent et de prendre en charge à 100% d’ici 2022 les lunettes, les prothèses dentaires et les prothèses auditives.
Emmanuel Macron juge le numerus clausus « injuste et inefficace » et veut adapter les capacités de formation aux besoins de santé des territoires. Il veut doubler le nombre de maisons de santé.
Donner davantage d’autonomie aux hôpitaux.
Il a aussi promis de donner davantage d’autonomie aux hôpitaux, en diversifiant les modes de rémunération des professionnels et les modes de financement des hôpitaux, dans un cadre sécurisé nationalement. Il veut accélérer le déploiement des groupements hospitaliers de territoire (GHT) tout en mettant davantage de « liant » entre eux et les autres acteurs de l’offre.
Fin avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont fourni leurs propositions sur les établissements de santé à la Fédération hospitalière de France (FHF) et la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), rappelle-t-on.
Pour rendre le système de santé plus efficient, Emmanuel Macron compte généraliser la vente de médicaments à l’unité. Il a par ailleurs indiqué mi-avril qu’il veut lancer une concertation sur la vente de médicaments en dehors des pharmacies.
Dans son programme, il a promis de gérer les dépenses et la stratégie de santé sur un horizon de plusieurs années pour donner de la visibilité et de la stabilité aux acteurs de santé, avec engagement dans un objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) à 5 ans. Emmanuel Macron a annoncé vouloir maintenir l’Ondam à 2,3% sur 2018-2022.
S’agissant de la fonction publique, il veut redéployer les effectifs pour créer des postes dans les services qui répondent à l’évolution des besoins des citoyens (éducation et sécurité). Les effectifs de la fonction publique hospitalière (FPH) seront maintenus, mais 120.000 postes ne seront pas renouvelés dans la fonction publique territoriale (70.000) et dans la fonction publique d’Etat (50.000), selon son programme.
Emmanuel Macron a également annoncé vouloir créer un « fonds pour l’industrie et l’innovation » de 10 milliards d’euros, avec pour objectif de financer « l’industrie du futur » et d’inciter les laboratoires à produire en France et diffuser « plus rapidement » l’innovation.
Lors d’un déplacement à Grenoble mi-avril, il avait par ailleurs fait part de son souhait de disposer d’un opérateur unique pour lancer des appels à projets dans le domaine de la recherche et l’innovation, qui serait l’Agence nationale de la recherche (ANR).
Développer et soutenir les soins à domicile
Concernant le secteur médico-social, Emmanuel Macron a promis de développer et soutenir les soins à domicile, de permettre aux aidants de mieux se former ou d’être accompagnés, d’encourager les solutions de télémédecine dans les maisons de retraite ou encore de lancer un plan d’évaluation des techniques et méthodes de prise en charge des handicaps.
Le nouveau chef d’Etat a indiqué être favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA/AMP) pour les femmes seules et les couples de femmes, mais s’est dit opposé à la gestation pour autrui (GPA).
Emmanuel Macron a précisé sa position sur ces sujets, indiquant notamment qu’il prendrait ses responsabilités sur la question de la PMA en fonction de l’avis rendu par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE).
Sur la thématique « environnement et transition écologique », il s’est notamment engagé à mener une « campagne de mobilisation de même ampleur que le plan cancer afin de sensibiliser les Français et d’inciter à des nouvelles pratiques de consommation ».

source : APM News